Je suis né dans le chaos. D’une mère toxicomane. D’un père biologique mort avant même que je puisse le connaître.
J’ai grandi dans une famille d’accueil qui ne m’a jamais adopté, dans une maison où les vérités étaient remplacées par des mensonges. À 16 ans, celui qui aurait pu être mon vrai père de cœur est mort.
Et là, je me suis retrouvé seul. Complètement seul. J’ai appris très tôt que personne ne viendrait me sauver. Alors j’ai fait ce que j’avais toujours fait : encaisser, serrer les dents, et avancer comme un fantôme.
Puis le masque a craqué. 60 000 CHF de dettes. Un mental en miettes. Le corps qui lâche. Et cette sensation poisseuse de vivre sans vivre, d’être spectateur de ma propre vie qui fout le camp.
C’est là qu’a commencé mon autopsie en direct. J’ai ouvert le cadavre de mes certitudes. J’ai mis mes propres briques sur la table. J’ai arrêté de me raconter des histoires.
Et j’ai reconstruit. Pas en lisant des citations Instagram. En me battant. Pourquoi je fais ça aujourd’hui. Parce que je sais ce que c’est d’être au fond. De sourire en façade alors que tu crèves à l’intérieur. De te sentir prisonnier d’une vie qui n’est même pas la tienne.
Redevenir vivant, ça ne se fait pas dans le confort. Ça demande de tout démonter pour tout reconstruire. Aujourd’hui, j’accompagne celles et ceux qui veulent faire ce que j’ai fait : ouvrir les yeux, se relever, et poser les fondations d’une vie qui leur ressemble.